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  • Maroc, Rabat, 2022. 

    PUISQUE L'OCÉAN LE PREND 

     

    Une photographie signée par  Sébastien Di Silvestro 

     

    A l'heure rouge, les voitures s'alignent au bord de la plage. Le rap, la pop et le chaabi marocains se frictionnent les watts. Parfois on échange des baisers furtifs, quelques Spéciales, du thé, de la fumée, ou rien, le regard sur l'horizon, sans mettre le nez dehors, cloitré en bagnole, le pneu sur le sable chaud face à l'océan immense.  Ailleurs, plus loin, les classes aisées, les expatriés et les touristes louent des transats at the beach au grand air, avec mix live et rosés bien frais. Mais pour la jeunesse populaire, « faut se faire plus discret », passer sous les radars hautes fréquences des connaissances, des voisins et des familles traditionnelles qui étendent leurs antennes sur tout l'espace ouvert. Alors comme partout où le regard incline, la tire tient ici du refuge dans le compromis, en invoquant une sorte d'extension - mobile et transparente - d'une sphère privée que les jeunes ne po