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BLACK AMAZONIA

⎮ Sébastien Di Silvestro

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BLACK AMAZONIA

J'avais vécu ici, pendant des années. Entre la Guyane et le Suriname. Ici, sur le fleuve Maroni. J'avais vécu ici sans appareil photo. Cette vie qui ne m'a jamais vraiment quittée et mesure tout par contraste. J'y revenais un peu comme un fantôme, le fleuve avait coulé, les vieux étaient morts, les jeunes étaient partis.

 

Dans cette série je tenais à fixer à rebours, le relation des hommes à la forêt et au fleuve; au-delà des couleurs et de l'apparence de légèreté. Ne regarder que les lignes de forces. Le rapport de dimensions, de distances, de temps, d'attentes et d'effort. L'essence de la vie sur le fleuve c'est le gazoil. Qui coute cher. Se charge, se transporte et gagne en valeur plus il est emporté loin. Se déplacer, se nourrir, grandir, se maintenir, aimer, se soigner, tout exige une force et une présence constante aux choses vivantes. Bien des territoires intérieurs et natures indomptées exigent ce rapport et ce tribut. Mais il me semblait et il me semble encore que cette forêt équatoriale, avec ses sables blancs primaires, cette maternité du monde, demeure si prolifique en vies, en dangers, en courants, en trésors, et si démesurée par ses proportions, qu'elle échappe dans l'obscurité de ses frondaisons sans fin à toute forme de comparaison.

EXPOSITION & TIRAGES

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